l'abandon du limbes

Shalom !



Le 19 avril 2007, la commission théologique internationale (qui est l’une des sept commissions pontificales de la curie romaine) a publié un document ayant pour titre « L’espoir de Salut pour les enfants qui meurent sans être baptisés ». Ce document est disponible en anglais, en espagnol et en italien sur le site web du Saint-Siège.

Le texte est présenté comme exposant la conclusion d’une étude devenue urgente dans le contexte actuel. Cette conclusion dit qu’il existe des raisons théologiques d’espérer que les enfants qui meurent sans avoir été baptisés peuvent être sauvés et bénéficier de la vue de Dieu même si cela n’a pas été porté à la connaissance de l’Église par la Révélation.

On est dans un vieux débat introduit par les écrits de Tertullien et de saint Cyprien qui commentent la vision paulinienne du péché et soutiennent que le baptême en purifie le chrétien ce qui, au demeurant, est parfaitement biblique. Il a été poursuivi par saint Augustin in De libero arbitrio où ce Père latin réfute les thèses de Pélage. En effet, dans ce traité, l’évêque d’Hippo développe la notion de péché originel (peccatum originale) et à la suite, celle de limbes (limbus infantium).

Depuis, sans que le Magistère en fasse jamais un dogme ou seulement un article de foi, l’Église a enseigné que les nouveaux-nés qui meurent sans avoir été baptisés se retrouvent dans le limbes. Le débat n’ayant jamais cessé, les implications liturgiques étant énormes, les conciles Vatican I puis Vatican II ont mis un bémol sur cette thèse augustinienne professée par la théologie pastorale. Suite à cela, en 1970, le Missel romain a introduit une messe de funérailles pour les enfants décédés sans avoir été baptisés mais dont les parents avaient l’intention de les faire bénéficier de ce sacrement. Allant plus loin, introduit en 1992, le Catéchisme de l’Église catholique ne peut éviter ce thème mais ne parle pas du limbes.

Songeons un instant à l’angoisse douleur qu’ont connue nos aïeux dont les enfants morts-nés ont été, des siècles durant, privés d’une sépulture ad sanctos, signe de la non-admission de leur progéniture dans le royaume des cieux !

Mais l’abandon de la notion de limbes présente d’autres avantages...
1)le paidobaptême (prescrit par saint Cyprien dans les 3 jours suivant la naissance) n’est plus motivé par une urgence : le sacrement peut donc être administré plus tard sans report de la chrismation, ce qui le rend plus christique ;
2)la distance qui nous sépare de nos frères des églises orthodoxes qui ne l’ont jamais adoptée s’en trouve d’autant plus réduite - ce qui permet de faire avancer d’un pas de plus l’union de tous les chrétiens, qui est la mission et la raison d’être de l’Église visible du Christ ;
2)elle désarme et rend obsolète une lancinante critique récurrente née au début de la Réforme et qui perdure depuis près de quatre siècles ;
3)elle invite au réexamen de la doctrine du péché originel liée au récit de la chute d’Adam et cela, dans un débat devenant œcuménique, voire interreligieux.

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